Interview : Dylan O’Brien, heureux prisonnier du Labyrinthe !

dylanDylan O’Brien… Retenez ce nom puisqu’il risque de devenir un incontournable du cinéma américain. Ce jeune homme de 23 ans tient ce mercredi le haut de l’affiche de l’action teen movie Le Labyrinthe. Il y incarne Thomas, un ado sans histoire qui se retrouve enfermé dans une prison à ciel ouvert d’où il n’est possible de s’enfuir qu’en empruntant un… labyrinthe ! Rôle qu’il réendossera dans les deux prochains volets de cette saga qui promet d’être lucrative. Entretien avec l’intéressé.

Votre père est caméraman et votre mère était une ancienne actrice. Etait-ce donc évident pour vous de faire du cinéma ?

Non… Et pour être tout à fait honnête avec vous, c’est quelque chose qui m’a toujours terrifié. Cela dit, quand j’étais enfant, je tournais de petites vidéos dans mon coin, pour m’amuser. J’ai grandi dans une maison où on adorait les films. Je n’ai jamais cru un seul instant que je ferai ça plus tard dans la vie, d’autant plus que j’étais très timide. Par exemple, je jouais de la batterie dans un groupe de jazz et quand il fallait que je monte sur scène, c’était l’horreur (rires).

Quel est votre premier souvenir de cinéma ?

Oh, c’est dur (rires). Je devais avoir 5 ou 6 ans quand j’ai découvert Star Wars et Indiana Jones. Pour moi, c’était à la fois les trucs les plus cools et les plus effrayants que j’avais jamais vus. Je me souviens que j’y repensais dans ma chambre avec mes jouets Star Wars. Je restais seul pendant des heures en me projetant dans les univers de ces films. J’aimais beaucoup Titanic aussi !

Le Labyrinthe : Photo Dylan O'Brien, Wes BallA 14 ans, vous avez lancé une web-série sur YouTube, c’est bien ça ?

Ce n’était pas tout à fait une web-série mais plutôt des sketchs faits maison que je balançais sur Youtube. Ils rejoignaient un peu les vidéos que je faisais depuis tout petit. Cette étape a commencé quand mon père m’a offert une nouvelle caméra. J’ai appris à faire du montage, un ami m’a parlé de Youtube… Et les choses sont parties comme ça ! J’ai créé un compte en postant une vidéo de musique et, par la suite, j’ai occupé cet espace pour parler de mon quotidien, un peu comme un journal intime. Je n’imaginais pas qu’autant de gens regarderaient.

Les choses sont allées très vite après : il y a eu deux autres films et Le labyrinthe !

C’est fou oui, je suis trop chanceux. Je viens d’une famille où je sais combien le cinéma est un milieu difficile. Du coup, quand j’y ai mis un pied, j’ai compris que c’était une opportunité rare. Et je suis également conscient que le succès arrive tôt, après trois films seulement… Je suis extrêmement reconnaissant des personnes qui m’ont fait confiance.

Le Labyrinthe : Photo Dylan O’Brien, Thomas Brodie-SangsterQuelle a été votre réaction quand on vous a choisi pour être le héros du Labyrinthe ? C’est un peu le genre de rôle dont rêve un jeune acteur qui débute…

Le casting était un long processus, avec des hauts et des bas. Les essais ont été épuisants physiquement. J’étais très nerveux et aurais été dégoûté de ne pas l’avoir. Ça aurait été horrible (rires). J’étais donc content et soulagé. Mais aussi confiant de rejoindre une telle entreprise où tout le monde aspirait à faire un bon boulot. Je ne savais pas que ça allait être aussi génial au bout du compte. On a eu un super casting et un réalisateur génial. Le livre dont Le Labyrinthe est adapté est incroyable. Je l’ai lu avant et un peu après le tournage. Mais pas pendant. C’est une histoire qui m’aurait obsédé plus jeune. Si le livre était sorti pendant mon adolescence, il aurait été mon préféré, un peu comme L’attrape-cœur à l’époque.

Comment décririez-vous Thomas, votre personnage ?

Je le vois comme un garçon honnête et fiable. Quelqu’un qui pense tout le temps. Au début, on le découvre déboussolé et apeuré dans un univers hostile. Mais, on s’aperçoit vite qu’il ne laisse pas sa peur l’écraser. La peur peut être notre pire ennemi. Il en est conscient et va de l’avant. Thomas la dépasse et c’est admirable. Il représente en somme l’espoir et porte les traits du héros providentiel.

Dans le film, chaque personnage est bloqué dans sa case, dans son rôle. C’est quelque chose que vous réprouvez dans la vie ?

Nos rôles sont importants dans le film. C’est un travail d’équipe. Mais il faut aussi pouvoir s’en affranchir. Les gens sont capables de faire beaucoup de choses différentes. Nous ne sommes pas des fourmis mais des individus complexes.

Le Labyrinthe : PhotoDoit-on désobéir pour être libre dans la vie ?

Je ne sais pas, ça dépend. Parfois, dans la vie, les règles sont très dures. Pour ce qui est du film, je n’appellerais pas ça la désobéissance. Les personnages sont tenus en joug par la peur. Résultat ? Ils sont un peu obligés de remettre tout en cause et combattre les règles. Ils veulent survivre.

Si vous étiez dans ce labyrinthe, vous auriez fait quoi ?

J’aurai couru (rires). Sérieusement, ça aurait été terrifiant, j’aurai été interdit, sans savoir quoi faire. On ne voit pas ce genre de truc venir, c’est ce qui rend l’histoire si divertissante et stressante… On s’identifie très vite à ces gosses qui sont normaux et pas des superhéros.

Dernière question. Vous retrouver sur un tel plateau, c’était impressionnant ?

Vous savez, le plateau était beaucoup plus petit qu’on ne l’imagine. C’est la force de notre réalisateur. L’équipe était réduite contrairement à un gros film hollywoodien. Nous étions une famille tranquille. Les gens me demandent toujours si c’est un budget de 100 millions de dollars (en réalité, 34 millions, ndlr). C’est drôle parce que dans la comédie Les stagiaires, mon précédent film, la somme investie était doublée.

Propos recueillis et traduits de l’anglais par Mehdi Omaïs