Les meilleurs acteurs de 2014 !

boyhOyez, oyez, amis cinévores ! Après ma longue parenthèse évoquant les daubes et déceptions de 2014, me voilà de retour pour célébrer ceux que je considère comme étant les meilleurs acteurs de ces derniers mois. Encore une fois, je le dis et le répète : je n’ai pas vu l’intégralité des films qui sont sortis. Mais suffisamment pour dresser cette liste non exhaustive. Attachez vos ceintures, c’est parti !

Honneur aux plus jeunes pour entamer ce marathon de grandes interprétations. A commencer par Noah Wiseman, absolument hallucinant dans Mister Babadook. Ses cris, sa mine blafarde et ses yeux écarquillés rendent la terreur plus réelle que jamais dans ce joyau de l’horreur réalisé par Jennifer Kent. Dans un tout autre genre, on applaudit à s’en rompre les phalanges la performance d’Ellar Coltrane, qu’on a littéralement vu grandir sur douze années dans Boyhood de Richard Linklater, déjà favori pour les prochains Oscars. La sobriété de sa composition fait de son interprétation l’une des plus délicate et marquante de l’année. Restons dans l’adolescence avec Antoine-Olivier Pilon, le jeune blond ultra talentueux qui irrite et enchante sa Mommy dans le chef-d’œuvre du québécois Xavier Dolan.

Whiplash : Photo Miles TellerPlace désormais aux acteurs qui n’en finissent plus de monter ! Dans cette catégorie, impossible de ne pas citer Miles Teller et sa gueule cassée qui rappelle Sean Penn, plus jeune. Le comédien a rayonné de mille feux dans deux rôles tourmentés : celui d’un ado alcoolique dans The Spectacular Now et de prodige de la batterie dans Whiplash. Autant dire que 2015 lui fera prendre quelques centaines de mètres d’altitude en plus. Pareil pour son pote Michael B. Jordan, à qui il donnera la réplique dans les Quatre Fantastiques. Révélé par Chronicle, ce dernier a crevé l’écran dans Fruitvale Station en redonnant vie à Oscar Grant, un jeune homme tué en 2009 dans le métro de San Francisco. Ajoutons par ailleurs la double performance du sidérant Jack O’Connell aussi à l’aise dans la peau d’un soldat anglais traqué dans ’71 quand dans celle d’un délinquant violent confronté à la prison dans Les poings contre les murs. Pas étonnant qu’Angelina Jolie ait choisi cette étoile britannique son deuxième long métrage Invincible, en salles dès le mois de janvier. Si Get on up, le biopic consacré à James Brown bat de l’aile, on ne peut pas en dire autant pour son interprète principal Chadwick Boseman, as du mimétisme et performer né. Concluons enfin cette énumération anglo-saxonne avec Ansel Elgort qui, j’en suis certain, s’affranchira de l’étiquette Nos étoiles contraires, pour voguer vers les cieux hollywoodiens. Virage déjà amorcé avec Men, women & Children de Jason Reitman dans lequel il campe un ado mal dans sa peau.

Yves Saint-Laurent : Photo Pierre NineyEn France, il y a aussi eu de belles choses avec Pierre Niney et Gaspard Ulliel, tous deux épatants dans leurs interprétations du mythique Yves Saint Laurent. Jalil Lespert et Bertrand Bonello peuvent respectivement être très fiers de leurs recrues. Autre duo, mais cette fois réuni dans un même film : André Dussollier et Niels Arestrup. Ces deux grosses pointures du cinéma hexagonal impressionnent dans Diplomatie de Volker Schlöndorff dans un face-à-face fort autour du destin de Paris. Dans un genre plus léger, on saluera les compositions solaires d’Omar Sy, excellent dans Samba, et Laurent Lafitte, impeccable en chanteur bruélien dans Elle l’adore. Si sa prestation dans Vie Sauvage de Cédric Kahn n’est pas marquante, j’avoue volontiers avoir été saisi par Mathieu Kassovitz en Illustre Inconnu. L’acteur se confond de manière troublante et prodigieuse avec un monsieur tout-le-monde schizophrène. Guillaume Canet est également troublant, voire flippant, en flic tueur en séries dans La prochaine fois je viserai le cœur. Un contre-emploi vraiment bienvenu ! Bravo enfin à Jean Dujardin, qui a « lâché les lions », comme il aime à le dire, dans La French. Parfait sous les traits du juge Michel, il peut aussi s’enorgueillir d’avoir fait face à un Gilles Lellouche étonnant en mafieux.

Dallas Buyers Club : PhotoRepartons de l’autre côté de l’Atlantique où il en est un qui n’a pas chômé. Non content d’avoir reçu l’Oscar pour son incarnation démentielle d’un sidéen dans Dallas Buyers Club, Matthew McConaughey surprend de nouveau dans Interstellar de Christopher Nolan et nous offre les larmes les plus saisissantes qui soient. Moins glauque mais tout aussi touchant, on remerciera volontiers Ben Stiller en génial rêveur dans La vie rêvée de Walter Mitty, Bruce Dern parfait un père presque sénile dans Nebraska ou encore Mark Ruffalo, le Jerry Maguire des producteurs musicaux dans New York Melody. Changeons de registre et mordons la poussière avec Nicolas Cage, ex-taulard charismatique et imposant dans Joe de David Gordon Green ou Tommy Lee Jones, nickel-chrome dans sa propre réalisation The Homesman. N’oublions pas aussi Josh Brolin et ses tartes (qui ont l’air délicieuses) dans l’émouvant Last Days of Summer ou Michael Pitt et son regard qui perfore dans I, Origins.

Night Call : Photo Jake GyllenhaalPour terminer, j’ai décidé de faire un pot-pourri. Dedans ? Steven Coogan, son flegme et sa subtilité dans le délicat Philomena. Toni Servillo qui incarne à merveille des jumeaux diamétralement opposés dans Viva la liberta aux côtes de Valeria Bruni-Tedeschi. Simon Abkarian, toujours si délicieusement irritant avec sa femme exaspérée (Ronit Elkabetz) dans l’édifiant Le procès de Viviane Amsalem. Il y a aussi le regard perdu et plein de sagesse d’Ibrahim Ahmed dit Pino dans Timbuktu, la prestance physique de Tom Hardy dans Quand vient la nuit, le mari machiavéliquement manipulé que joue Ben Affleck dans Gone Girl, Joaquin Phoenix en homme seul, connecté et déprimé qui retrouve le sourire grâce à la voix de Scarlett Johansson dans Her. Bien sûr, impossible d’effacer de notre mémoire le calvaire vécu par Solomon Northup et rendu si palpable par le prodigieux Chiwetel Ejiofor dans 12 years a slave. Enfin, levons nos pouces pour Jake Gyllenhaal, électron libre du ciné US, qui mériterait un double oscar pour ses interprétations homériques dans Enemy et Night Call. Voilà voilà, j’en ai fini. Prochain rendez-vous avec les meilleures actrices. Et comme dirait l’autre : « Viva la cinéma ! ».

Mehdi Omaïs