JUSQU’EN ENFER
De Sam Raimi
Avec Alison Lohman, Justin Long et Jessica Lucas
Mon avis : +++
Christine Brown mène une petite vie à peu près tranquille. Soutenue par son petit ami, elle travaille d’arrache-pied pour obtenir une promotion. Cependant, dans la banque spécialisée en crédit immobilier qui l’emploie, la jeune fille doit subir les états d’âme de son patron. Au bout du rouleau, angoissée à l’idée qu’un petit nouveau lui pique sa promo, elle s’endurcit et refuse une prolongation à Madame Ganush, une vieille dame borgne. Manque de bol, il s’avère que la future SDF en connaît un rayon sur le jet de sortilèges. Bientôt, le Lamia, l’un des sorts les plus redoutables qui soit, entre dans la vie de Christine.
Après une longue parenthèse faite de films hollywoodiens massifs, le réalisateur Sam Raimi renoue avec ses premières amours, entamées avec la trilogie « Evil dead ». « Jusqu’en enfer », très librement inspirée d’une histoire vraie, multiplie les clichés et remanie les codes de l’horreur sans pour autant agacer. Avec toute l’habilité qu’on lui connait et son sens du spectacle, le cinéaste concocte un film fantastique à l’ancienne, s’amusant comme un petit fou à revisiter de manière rafraîchissante un genre tombé en désuétude depuis l’ère glaciaire. A l’heure de la crise mondiale qui a commencé avec l’épisode des hedge funds, il est très drôle de voir Raimi lancer le diable aux trousses du capitalisme. La métaphore est édifiante et bien vue. Pleine de trouvailles visuelles, cette œuvre conjugue avec un équilibre inouï le frisson et l’humour. Ces deux émotions se jouent constamment d’un spectateur ravi par ce divertissement de très bonne facture.
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