Critique : Ninja Turtles

De Jonathan Liebesman avec Megan Fox, Will Arnett et William Fichtner

La note des Cinévores : 1étoile

Et ce qui devait arriver arriva. Depuis ses prémices, le projet de résurrection au cinéma des Tortues Ninjas sentait le soufre. Les premières images diffusées sur la toile confirmaient d’ailleurs ce pressentiment. En observant nos amis reptiles, on pouvait déjà discerner dans leur laideur la promesse d’un spectacle bâclé et opportuniste, qui surferait allégrement sur la nostalgie pour gratter des dollars à qui voudra en lâcher. Passé les bandes annonces et les teasers, le long métrage dans son intégralité n’a hélas pas infirmé ce ressenti quasi généralisé. S’il est tout de même loin d’être détestable, ce nouvel opus consacré aux héroïnes courageuses et cools créées par Kevin Eastman et Peter Laird est un bel et bien un échec. Il faut dire que la production ne s’est pas foulée en confiant la mise en scène à Jonathan Liebesman, faiseur cabossé à qui l’on doit les turgescents World Invasion : Battle Los Angeles et La colère des titans. Armé de son confortable budget de 125 millions de dollars, ce dernier a filmé sans aspérité et avec une 3D vomitive les énièmes péripéties de Leonardo, Michelangelo, Raphaël et Donatello. Pour les puristes, les données de base n’ont certes pas changé : les tortues arborent les mêmes bandeaux colorés, frôlent toujours l’infarctus du myocarde à la vue d’une pizza et s’amusent dès que l’occasion se présente en entonnant leur cowabunga à tire-larigot. Depuis les soubassements d’une ville de New York en déréliction, ces dernières s’inquiètent de la montée en puissance du vilain Shredder. Appliquant les enseignements du rat Splinter et aidées par une reporter (translucide Megan Fox), elles vont tout mettre en œuvre pour nettoyer les rues de la vermine. A l’exception d’une probante course-poursuite dans la neige, ce reboot paresseux n’offre aucune proposition artistique qui vaille. Pire, il n’exploite aucunement les personnalités bariolées des ninjas à carapace et ponctionne l’esprit parodique qu’ils savaient si bien diffuser.

Mehdi Omaïs