Critique : Green Room

De Jeremy Saulnier avec Anton Yelchin, Imogen Poots et Patrick Stewart

La note des Cinévores : 1étoile

A Cannes, les films de genre se comptent sur les doigts d’une main. Raison pour laquelle tous les amateurs de sensations fortes et d’effluves gores se sont donnés rendez-vous, en mai dernier, à la Quinzaine des Réalisateurs pour y découvrir Green Room, le second opus de l’américain Jeremy Saulnier. Le réalisateur, remarqué pour son surévalué Blue Ruin, y met en scène le cauchemar vécu par un groupe de punk rock. Lequel a eu la mauvaise idée de se produire dans un coin fréquenté par des skinheads. Etat des lieux ? Après quelques tubes entonnés la peur au ventre, la smalah se retrouve en effet enfermée dans une sorte de bunker. En cause : une violente dispute qui a conduit à un meurtre. Claquemurés, les jeunes gens devront alors trouver un moyen d’échapper aux griffes de redoutables gardiens armés jusqu’aux dents et dotés de chiens aussi voraces que les piranhas de Joe Dante. Sans grand surprise par rapport au tout-venant, Green Room est construit comme un huis clos classique. Jamais le scénario ne quitte les rails bien établis de la série B(asique). On vous la fait courte : la porte s’ouvre, se referme, s’ouvre, se referme, jusqu’à la vraie fuite. Entre temps, le spectateur rompu à l’exercice du survival appréciera les scènes de violence, dont un saucissonnage en règle d’un bras humain. Au-delà des plaies béantes et des saillies sanguinolentes, il n’y a pas grand chose à se mettre sous la dent. Peut-être, ça-et-là, disséminés dans ce maelström bruyant, deux ou trois éclats, dont un joli hors-champ qu’on taira. On aurait aimé vibrer de peur et rugir de plaisir (coupable). Au lieu de ça, on soupire en attendant que le stock de sang et de chiens méchants soient épuisés pour enfin quitter ce spectacle faussement transgressif et bêtement horrifique.

Mehdi Omaïs

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