Critique : Eden

edenDe Megan Griffiths avec Jamie Chung, Matt O’Leary et Beau Bridges 

La note des Cinévores : 2etoiles

« Si tu ne souris pas au client, je t’arrache la jambe et je te baise le moignon »… « Si tu n’obéis pas, je te coupe le clitoris au cutter »… Autant de phrases abjectes sorties de la bouche de l’un des bourreaux de Hyun Jae, une jolie adolescente américano-coréenne enlevée au Nouveau-Mexique par des trafiquants d’êtres humains. Emprisonnée aux côtés de très jeunes filles, l’héroïne d’Eden enchaîne les sévices. Battue, torturée et forcée à honorer les désirs sexuels scabreux de riches clients (inter)nationaux, Hyun subit sa détention dans la rage et le silence, consciente du danger encouru par ses parents si elle venait à se rebeller contre l’ordre établi. Au fil d’interminables mois de captivité, elle réussit néanmoins à gagner du pouvoir au sein de l’organisation qui a fait d’elle une marchandise. Dans la peau de ladite victime sortie des enfers, la comédienne Jamie Chung, aperçue dans Sucker Punch et Very Bad Trip, est impeccable. Hélas, on ne peut en dire autant de la mise en scène, globalement plate et téléfilmesque. Bien qu’elle s’efface derrière le sujet et malgré les nombreux lieux communs qu’elle collectionne, la cinéaste Megan Griffiths parvient (heureusement) dans ce second long métrage à nous faire toucher du doigt l’horreur vécue par son personnage. Et quand on sait que le récit en question est basé sur une histoire vraie, on a le droit d’avoir le sang glacé ! Eden s’inspire en effet de l’expérience de Chong Kim, kidnappée en 1994 et catapultée dans un réseau de traite des femmes. Quand cette dernière gagne sa liberté après avoir vécu d’abominables violences physiques et psychologiques, elle entame des études et devient avocate. Une orientation professionnelle peu fortuite puisqu’elle passe désormais le plus clair de son temps à sensibiliser l’opinion publique sur la question de la violation des droits de l’homme et la maltraitance des enfants. Vous l’aurez donc sûrement compris… Bien loin de l’image d’un jardin des délices, cet Eden n’a donc vraiment rien d’une partie de plaisir.

Mehdi Omaïs