Critique : Captain America : Civil War

CaptainDe Anthony et James Russo, avec Chris Evans, Robert Downey Jr. et Scarlett Johanson

La note des Cinévores : 3étoiles

A s’y pencher, les films de super-héros rappellent à plus d’un titre les westerns des fifties et des sixties : il en sort un paquet chaque année sans que la qualité ne soit toujours au rendez-vous. Constat (implacable) ? La formule n’est plus secrète. La magie n’opère que rarement. La surprise est aux abonnés absents. Qu’on se le dise : la production stakhanoviste a pris le pas sur la création artistique. Il y a quelques semaines, Zack Snyder transformait d’ailleurs le fantasme ultime de geek en rendez-vous manqué avec Batman v Superman. Heureusement, l’espoir demeure, ça-et-là, malgré les déchirures du lycra. Surtout du côté de Captain America : Civil War qui s’offre à ses spectateurs comme une emballante alternative. Ici, il est également question de super-affrontements entre Captain America et Iron Man. Objet de la querelle ? Une divergence politique sur une question (pas si) simple : les Avengers doivent-ils agir sous le contrôle des Nations Unies ? Autant dire que cette interrogation va mettre à cran les armées de super-héros que les deux bougres ont respectivement dressées. Au programme des hostilités de ce nouvel opus ? La Veuve Noire, la Sorcière Rouge, Vision, Black Panther, Œil de Faucon mais aussi Spider-Man… Soit une tripotée de mecs en armures et en collants dont les aventures s’avèrent plus digestes, grâce au travail des cinéastes Russo, que la tambouille visuelle qu’avait été Avengers 2 : L’ère d’Ultron. Le spectacle s’appuie cette fois sur un scénario bien construit. Que les haïsseurs d’effets spéciaux baveux soient par ailleurs rassurés : les bastons ont là une sacrée gueule. Dans ses contours de film d’espionnage façon Jason Bourne comme ses tics les plus marveliens, le diablement efficace Civil War s’impose comme un sommet de kiff. Et ce, jusqu’à sa dernière demi-heure où la tension dramatique atteint un stade paroxysmique grâce à un twist qu’il serait fou de dévoiler mais qui, toutes proportions gardées, rappelle celui de Dark Vador dans L’empire Contre-Attaque en terme de dramaturgie cinématographique. Marvel peut avoir le sourire : il vient de prouver qu’il peut aussi bien satisfaire les néophytes que les puristes de comics.

François Rieux

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