10 contre-emplois marquants au cinéma !

steveDans Foxcatcher de Bennett Miller, actuellement en salles, Steve Carell incarne John du Pont, un riche héritier excentrique, malsain et obscur. En d’autres termes, un personnage à mille lieues de ses compositions comiques. Transformé sur le plan physique et psychologique, ce rôle lui a déjà valu bien des honneurs, dont une nomination dans la catégorie Meilleur Acteur aux prochains Oscars. En attendant le 22 février, date de la prestigieuse cérémonie, nous vous proposons de revenir de manière non-exhaustive sur 10 contre-emplois inoubliables.

Coluche dans Tchao Pantin

On a connu l’acteur drôle, farceur et débonnaire. Une image à des kilomètres du pompiste alcoolique et dépressif qu’il campe dans le treizième long métrage de Claude Berri. Sous l’emprise de produits stupéfiants à l’époque, l’acteur et le personnage ne font souvent qu’un, donnant lieu à une incarnation difficilement oubliable tant la souffrance saute aux yeux.

Arnold Schwarzenegger dans Un flic à la maternelle

En 1991, alors que sa carrière bat son plein, l’acteur d’origine autrichienne trouve le temps entre les cultissimes Total Recall et Terminator 2 de changer radicalement (ou presque) de registre. Une bonne affaire puisque le rôle du détective John Kimble révèle au grand public son sens de l’humour et de l’autodérision. Ladite comédie rapportera plus de 200 millions de dollars à travers le monde.

Sylvester Stallone dans Copland

Habitué aux rôles tout en muscles, le sexagénaire y impressionne la critique dans la peau du shérif Freddy Heflin. Avec vingt kilos en plus sur la balance, Stallone livre une performance d’acteur digne de ce nom. Si le public américain n’est pas réceptif à cet homme faible, cabossé et passif, on saluera bien volontiers cette fuite des carcans habituels. Une opération qui ne sera pas (vraiment) réitérée. Dommage.

Jim Carrey dans The Truman Show

Star d’une télé-réalité malgré lui, Truman Burbank mène une vie paisible mais étouffe sous le poids du bonheur. Se sentant observé, il commence à se méfier de chacun de ses voisins. Si la production a d’abord pensé à confier le rôle principal à Tom Hanks, force est de constater qu’elle a fait le bon choix en la personne de Jim Carrey, magnifique dans un rôle dramatique où personne ne l’attendait.

Charlize Theron dans Monster

Oscar, Ours d’argent et Golden Globe : avec le rôle d’Aileen, une prostituée vengeresse et lesbienne, Charlize Theron a tout raflé. Grâce à un maquillage bluffant qui la rend méconnaissable, la magnifique actrice sud-africaine sidère de naturel, se laissant totalement aller devant la caméra de Patty Jenkins. Sans nul doute, elle y livre la meilleure performance de sa carrière.

Tom Cruise dans Collateral

Qui eût cru que Tom Cruise pouvait jouer un tueur à gages peroxydé ? Eh bien avant même que l’on en rêve, Michael Mann l’a fait en le dirigeant dans son huitième long métrage. D’habitude rangé du côté du bien, l’acteur de 52 ans s’en sort à merveille dans ce thriller asphyxiant. Et prouve une nouvelle fois toute l’étendue d’un talent que les cinéastes n’ont sûrement pas fini de célébrer.

Matthew McConaughey dans Killer Joe

Avant Mud et Dallas Buyers Club, le Texan a su jouer de son fort accent dans cet intense thriller. Etre retors aux méthodes très particulières (incluant des pilons de poulet), le flic qu’il incarne est également tueur à gages. Loin des personnages de playboys qu’on lui sert d’ordinaire sur un plateau, Killer Joe lui a permis de prouver que son corps n’est pas son seul atout. La suite de sa carrière lui a donné raison.

Natalie Portman dans Black Swan

Si la carrière de la star israélo-américaine a commencé très tôt (en 1994 dans Léon de Luc Besson), cette dernière a été beaucoup trop sous-exploitée. Elle a obtenu des rôles sympathiques et touchants, mais pas suffisamment forts pour révéler l’ampleur de son génie. Black Swan, thriller psychotique sur le milieu de la danse classique tout droit sorti de l’esprit de Darren Aronofsky, lui offre le Graal. A la clé : un Golden Globe, un BAFTA et un Oscar !

Guillaume Canet dans La prochaine fois je viserai le cœur

Dans ce drame policier, Guillaume Canet incarne Franck, un gendarme en apparence droit dans ses bottes, intègre, qui aime le travail bien fait. Ce que ses collègues ignorent, c’est qu’il est aussi tueur. A ce jour, il s’agit de l’un des contre-emplois les plus retentissants du cinéma français de ces cinq dernières années. L’acteur de 41 ans y est parfait, plus proche de l’animal sauvage que du gendre idéal qu’il incarne trop souvent.

Jennifer Aniston dans Cake

Qu’on se le dise, elle en a tourné des films l’éternelle Rachel Green de Friends. Quelques bons et pas mal de mauvais. Mais dans Cake de Daniel Barnz, on assiste avec plaisir à un revirement total. Sur fond de fascination morbide, ce drame qui sortira chez nous le 8 avril prochain laisse apparaître une nouvelle Jennifer, une autre Aniston, à la fois crédible, touchante et sincère (du moins selon la bande annonce et les premières critiques).

Wyzman Rajaona